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LES FÊTES CATHOLIQUES

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​Même si les Anciens n'avaient pas une exacte notion du mouvement des astres et croyaient que la terre était le centre de l'univers, ils connaissaient parfaitement le cours des saisons, pratiquaient la division de l'année en douze mois et distinguaient la proximité de certaines planètes, assimilées aux dieux de la mythologie.

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Lorsque la Rome impériale abandonna l'ancienne datation selon les Calendes, Nones et Ides pour un système hebdomadaire hérité des Égyptiens, ces dieux servirent à nommer les jours de la semaine : dimanche était le jour du Soleil (solis dies, d'où l'allemand Sonntag et l'anglais Sunday), lundi le jour de la Lune, mardi le jour de Mars, mercredi le jour de Mercure, jeudi le jour de Jupiter, vendredi le jour de Vénus, samedi le jour de Saturne (dies Saturni, d'où l'anglais Saturday). Le décompte des heures s'effectuait sur la base de la journée solaire, divisée en quatre groupes de trois heures.

 

À la mythologie des religions polythéistes, la Bible a substitué sa conception du cosmos : selon la Genèse, le soleil et la lune ne sont que des instruments destinés à séparer la lumière des ténèbres, les étoiles et les planètes sont les armées du Seigneur Sabaoth : on ne saurait leur devoir aucun culte. Les six premiers jours de la semaine correspondent aux étapes successives de la création du monde, et le septième au repos divin : c'est pourquoi le jour de Saturne est devenu pour les juifs celui du sabbat (de l'hébreu shabbat, « repos » ; une variante hellénisante en a fait le sambati dies, d'où le français samedi et l'allemand Samstag).

 

Du premier jour de la semaine, les chrétiens ont fait le « jour du Seigneur » (dies dominicus, d'où dimanche), en l'honneur de sa Résurrection. C'est aussi une certaine prolongation des symboles antiques, car le rayonnement du soleil, qui renaît chaque matin, est associé à l'image du Christ ressuscité : cette métaphore prend sa source dans l'Ancien Testament (« Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera un soleil de justice, portant la guérison dans ses ailes » Ml 3,20 ). La Vierge Marie, qui n'est pas comme son Fils « lumière née de la lumière » (Credo), mais qui reflète sa clarté, trouve naturellement dans la lune le symbole de sa mission médiatrice et de nombreux peintres l'ont représentée, à toutes les époques, les pieds posés sur un croissant de lune.

 

D'une délicate imbrication de ces cultes et symboles successifs, et des divers systèmes de mesure du temps, sont finalement issus les trois cycles de la liturgie catholique : cycle quotidien, cycle hebdomadaire et cycle annuel.

 

Le cycle quotidien de la liturgie des « Heures » se compose de prières, de psaumes et de lectures qui sanctifient les principaux moments de la journée : les Laudes le matin, l'office du milieu du jour, les Vêpres en fin d'après-midi et les Complies avant le coucher. Les « livres d'heures », dont il existait au Moyen Âge de superbes exemples, sont des recueils de prières qui permettent aux laïcs de pratiquer ces célébrations. Il existe en outre pour les moines et moniales des Vigiles nocturnes (ou encore Matines), et des « petites heures » inspirées de la tradition juive, c'est-à-dire des prières que règlent encore les divisions du jour en usage dans l'Antiquité : Tierce (vers 10 heures), Sexte (vers 13 heures) et None (vers 15 heures).

 

Le cycle hebdomadaire commence le dimanche, premier jour de la semaine (« Le premier jour de la semaine, de grand matin, elles se rendirent au Sépulcre... » Lc 24,1 ) qui en constitue à la fois la source et le sommet, d'où l'importance de la messe dominicale pour les chrétiens. Du lundi au samedi se déroule la liturgie propre à chaque journée, de la deuxième à la septième « férie » (du latin feria, « fête », car tous les jours sont sacrés : cette dénomination liturgique remonte au Bas Empire, où l'on s'efforça, en vain, de proscrire les noms des jours païens). Le vendredi, où mourut Notre Seigneur, est une journée de pénitence et d'abstinence qui passe de ce fait, dans les superstitions populaires, pour un jour néfaste.

 

Le cycle annuel est plus complexe, puisqu'il comprend à la fois les célébrations des divers temps liturgiques (le « temporal ») et les fêtes des saints (le « sanctoral »), que la dévotion populaire a parfois eu tendance à multiplier. Mais c'est au temporal, qui célèbre les mystères de l'Incarnation et de la Rédemption, que revient la première place : la réforme liturgique de Vatican II a veillé à rétablir cette nécessaire primauté.

 

On distingue dans le temporal deux cycles importants, celui de Noël et celui de Pâques, dont la célébration nous fait parcourir les mystères de notre salut dans le Christ. Tous les commencent par un temps de préparation, respectivement l'Avent et le Carême, trouvent leur centre dans la fête de la Nativité et dans le Triduum pascal, se poursuivent par le « temps de Noël » et le « temps pascal », puis s'achèvent enfin par la fête du Baptême du Seigneur et la Pentecôte. Le reste de l'année court le « temps ordinaire », qui comporte 34 semaines.

 

On célèbre enfin, tout au long de l'année, les saints dont la commémoraison figure au sanctoral. Chaque jour est ainsi l'occasion d'évoquer plusieurs saints de diverses époques, dont les mérites doivent guider les chrétiens sur le chemin de la perfection. Certaines de ces fêtes connaissent une plus grande ampleur selon les pays et les églises, notamment les fêtes « patronales » qui célèbrent le saint patron de la paroisse ou de la région. On connaît par ailleurs des traditions populaires fortement ancrées, comme les feux de la Saint-Jean, au solstice d'été, ou encore les dictons qu'ont inspirés par exemple la Saint-Médard et les fameux « saints de glace ».

 

Ces différents cycles qui s'imbriquent et se succèdent ne doivent pas inciter à croire que les chrétiens tournent en rond. Chaque année, chaque semaine, chaque jour, ils entrent au contraire davantage dans les mystères essentiels de la religion. Notre nature humaine a besoin de semblables reprises, qui permettent à la grâce et à l'amour de Dieu de nous habiter plus profondément.
Les cycles liturgiques sont rythmés par les sonneries de cloches, qui occupent de ce fait une place privilégiée dans la vie des chrétiens. Les carillons des églises sont le signe de leur vitalité, quand ils sonnent baptêmes, mariages et enterrements, les messes quotidiennes et dominicales, et dans les monastères les heures de l'office divin.

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Les cloches sont le symbole de l'appel de Dieu convoquant son Peuple pour la célébration de l'Alliance, et aussi, traditionnellement, un symbole de la voix des anges, ce qui explique la vénération qui les a toujours entourées et la solennité qui préside à leur bénédiction, leur baptême en quelque sorte, avec ablution, onction de saint chrême et encensement.

 

Chaque fête est représentée dans une fenêtre indépendante ayant pour fond la couleur liturgique adéquate.

 

Petit rappel en vidéo des couleurs liturgiques.
 

 

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